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Dans les années 1930, le cinéma utilisait la technique de la lumière continue pour l’ensemble des éclairages sur les plateaux. Ces éclairages étaient certes moins performants que ceux que l’on peut trouver actuellement sur les lieux de tournage des films. Les cinéastes mettaient alors en place de multiples sources d’éclairage, d’intensité diverse et, en sculptant en quelque sorte la lumière, ils créaient une ambiance photographique très prégnante.

Parmi les grands directeurs de la photographie de cette époque, Robert Krasker (1913-1981) a porté cette technique à un niveau d’exception, remportant en 1951 l’Oscar de la meilleure photographie pour Le Troisième homme (The Third Man).

La technique de la lumière continue, issue du cinéma, a par ailleurs inspiré les photographes portraitistes entre les années 1930 et les années 1950, puis elle a été délaissée majoritairement en studio, et aussi en extérieur, au profit de l’éclairage au flash. Le flash est un autre dispositif d’éclairage, qui peut produire une lumière intense pendant un très court laps de temps (environ 1/1000 de seconde). Il permet en photographie de travailler avec des sources de lumière de très forte intensité.

Avec Studio1930 il s’agit de revenir aux sources : nos portraits s’inscrivent dans l’héritage des grands cinéastes des années 1930, s’inspirant notamment de l’esprit de l’œuvre de Robert Krasker.

La technique de la lumière continue au cinéma

Dans le cinéma des années 1930, les projecteurs de lumière, sur les plateaux de tournage, sont équipés de lentilles de Fresnel : les sources lumineuses traversent ainsi des lentilles striées, comme celles des phares, et un réglage interne de la profondeur de la lampe dans le boitier permet de concentrer la lumière en jouant sur la focalisation. 

Quatre volets appelés « coupe-flux » entourent la lentille de Fresnel. En les ouvrant ou les fermant partiellement on peut régler la largeur du flux lumineux qui la traverse. Ainsi la lumière peut être projetée de manière très fine dans les détails, et elle peut donner des images avec des contrastes forts.

Ce dispositif de quatre volets peut pivoter, de telle sorte que le faisceau lumineux peut aussi être orienté de manière oblique, selon l’angle voulu. On obtient alors la même impression visuelle que lorsque le soleil pénètre à travers les volets d’une fenêtre, dans une pièce assombrie, mettant en valeur tel ou tel objet, telle ou telle partie d’un visage ou d’un corps. 

Lors du tournage d’une scène, plusieurs sources de lumière équipées de lentilles de Fresnel et de volets coupe-flux sont utilisées en même temps. L’ensemble du dispositif permet alors de modeler la lumière sur les visages, sur les corps ou sur des objets, et de suggérer des atmosphères particulières, d’obtenir une certaine emphase dans les expressions des visages, et une dramatisation des situations – tout cela en fonction du scénario.

Robert Krasker et la lumière continue

Le directeur de la photographie Robert Krasker (1913-1981) a porté la technique de la lumière continue à un niveau d’excellence. Voici quelques images qui permettent de saisir l’esprit de son travail et de son art. 

Brève rencontre (Brief Encounter) de David Lean, film sorti en 1945, figure parmi les onze films lauréats du Grand Prix du premier Festival de Cannes en 1946.

Dans ce portrait cinéma, seuls les yeux, la moitié du front et le nez du personnage féminin, sont éclairés à l’avant du visage, tandis qu’un faisceau de lumière dessine l’arrière des cheveux et la ligne des épaules. Les transitions de l’ombre à la lumière sont modelées avec délicatesse. Ici l’accent est mis sur le regard et donc sur la pensée du personnage. À l’arrière-plan, le décor flouté par la profondeur de champ est réduit à des bandes lumineuses obliques, disposées selon les mêmes axes que les traits du visage : le personnage semble perplexe et déstabilisé.

Huit heures de sursis (Odd man out) de Carol Reed, 1947.

La moitié gauche du visage est éclairée et luisante – elle réfléchit la lumière, et attire l’oeil du spectateur, tandis que la droite demeure dans l’ombre. La ligne des épaules est éclairée à l’arrière, tandis que l’avant du corps reste sombre. L’axe vertical du corps correspond à celui du poteau, à l’arrière-plan, et à la verticalité des précipitations atmosphériques.

En 1951, Robert Krasker obtient l’Oscar de la meilleure photographie, catégorie noir et blanc, pour le Troisième Homme (The Third Man) de Carol Reed, sorti en 1949.

L’axe de l’éclairage suit exactement la diagonale du rectangle du cadre. Sont mis en lumière le visage du personnage féminin et les initiales H L (Harry Lime) sur le vêtement.

Le portrait photographique : de la lumière continue au flash

La technique cinématographique de la lumière continue a inspiré les photographes portraitistes. Ceux-ci ont transposé, pour la photographie immobile du portrait de studio, l’esthétique emphatique que les grands directeurs de la photographie avaient développée pour exprimer la dramatisation de l’action au cinéma. 

Ensuite, pour l’éclairage, les photographes ont progressivement délaissé la lumière continue et ils sont passés au flash. Celui-ci permet notamment la photographie mobile, en situation de reportage. Elle offre une grande souplesse d’utilisation même dans des situations difficiles. Mais si le flash permet de réaliser des portraits en extérieur comme en studio, l’image obtenue perd souvent son modelé. Avec l’abandon des volets coupe-flux disposés autour des lentilles de Fresnel, le photographe portraitiste perd aussi la capacité de donner de l’emphase à son sujet en orientant les flux lumineux et en les composant. 

Aujourd’hui c’est même complètement l’inverse : la mode en photographie est d’utiliser un mono flash très puissant avec un énorme parapluie permettant d’obtenir une photo totalement exposée à la lumière. Le but est de supprimer toutes les ombres possibles et de n’avoir aucune profondeur de champ, en vue d’un résultat “clinique”.

Studio1930 et la lumière continue, dans l’esprit de Robert Krasker

Studio1930 entend revenir aux sources. Il s’inscrit dans l’héritage de la photographie de cinéma des années 1930 à 1950, s’inspirant notamment de l’esprit de l’œuvre du directeur de la photographie Robert Krasker.

Ce procédé de la lumière continue, dans l’esprit du cinéma, est particulièrement adapté pour des portraits professionnels et des portraits en entreprise car il permet de donner du caractère au sujet, et de le faire sortir de la banalité. Il peut être réalisé en noir et blanc mais aussi en couleur.

Studio 1930 vous propose une immersion artistique dans le monde du cinéma des année 30 à 50 dans l’esthétique glamour. N’hésitez pas à consulter nos prestations et à nous contacter via le formulaire !


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